Jacques Darriulat

 

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Mise en ligne : 3-3-10


MONTAIGNE

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Présentation du dossier

            On trouvera dans le dossier MONTAIGNE un ensemble de six conférences sous le titre général « Aimer Montaigne ». Pour atteindre la première de ces conférences, intitulée « Ecrire », il suffit de cliquer dans la marge de gauche sur « Aimer Montaigne (1- Ecrire)  ». Les cinq autres conférences (II- Qui suis-je ? III- Que sais-je ? IV- « La nihilité de l'humaine condition » ; V- L'expérience et l'essai et VI- Vivre) sont directement accessibles à partir de la première conférence.

Bibliographie

            Il existe à notre connaissance trois états successifs des Essais de Montaigne :
            1)– L’édition de 1580 (les deux premiers livres des Essais) ; 2)– L’édition de 1588 (troisième livre, et nombreuses additions, ou « allongeails », aux deux premiers livres) ; 3)– « L’exemplaire de Bordeaux » : il s’agit de l’exemplaire personnel de Montaigne sur lequel l’auteur, de 1588 à sa mort survenue en 1592, a ajouté de très nombreuses additions manuscrites (elles sont en volume égales à près d’un tiers du texte précédemment publié). Cet ultime état du texte est publié pour la première fois dans l’édition très précieuse et très rare de 1598, précédée d’une préface de Mademoiselle de Gournay, la « fille spirituelle » de Montaigne. L’édition de 1598 nous donne l’état définitif du texte des Essais.
            L'édition Villey-Saulnier, PUF, 1965, 3 volumes repris en un volume en « Quadrige », fut l'une des premières qui s'efforça de distinguer, par la typographie, entre les trois couches du texte (l'intérêt est évident, même si le plaisir de la lecture en est un peu troublé). J'ai longtemps utilisé pour ma part l'excellente édition de Pierre Michel, trois volumes en Livre de Poche, 1972 (mais le texte est en continu, et les différentes strates de la rédaction ne sont pas distinguées) ; c'est à cette édition que se réfèrent les numéros de page qui figurent entre parenthèse dans mon texte. L'édition de la Pléiade contient le Voyage et les Lettres, ainsi que de précieux appendices (par ex. la liste complète des sentences peintes sur les poutres de la librairie), par Albert Thibaudet et Maurice Rat. Une excellente édition (notes en bas de page et traduction à la suite des citations latines) : sous la direction de Jean Céard, à la « Pochothèque », 2001. Une nouvelle édition en trois volumes en « Folio », par Emmanuel Naya, Delphine Reguig-Naya et Alexandre Tarrête, qui permet à nouveau (comme l'édition Villey-Saulnier) de distinguer clairement le texte de 1588 des diverses additions et corrections qui figurent sur l'exemplaire de Bordeaux. Pour ceux que l’ancien français de Montaigne effraie (mais ce sont surtout ses idiotismes qui rendent la lecture difficile), il existe une bonne traduction des Essais en français moderne par André Lanly, en « Quarto », chez Gallimard. Mais le style y perd beaucoup : « la plupart de nos vacations sont farcesques » devient : « la plupart de nos occupations sont comiques ».

            La traduction, par Michel de Montaigne, de La Théologie naturelle de Raymond Sebon (suivie d'un essai riche et savant, par Jean Porcher : « La Théologie naturelle et les théories de la traduction au XVIe siècle ») a été publiée à Paris, chez Louis Conard, en deux volumes (I : 1932 ; II : 1935).            

            Il est aujourd'hui facile de lire l'Histoire d'un voyage faict en la terre du Brésil, que Jean de Léry publia pour la première fois en 1578, passionnant témoignage, auquel Montaigne doit beaucoup, d'un réformé qui vécut dix mois en compagnie des Tupinambas : il existe une édition en Livre de Poche, « Bibliothèque classique », 1994, texte présenté et annoté par Frank Lestringant.

            Il y a, sur Montaigne, une littérature très abondante. Voici quelques titres :
            Pour initiation, l’excellent petit « Que sais-je ? » de Robert Aulotte, Montaigne : Essais, 1988 ; et l’anthologie raisonnée déjà ancienne mais toujours commode de Francis Jeanson, Montaigne par lui-même, Seuil, 1964. On lira encore l'excellente présentation, à la fois simple et humaine, de l'homme et de l’œuvre, par Stefan Zweig, Montaigne, Quadrige, « PUF », 1982 (nombreuses rééditions).
           L’un des meilleurs livres sur Montaigne est celui de Jean Starobinski, Montaigne en mouvement, recueil d’essais tous plus riches les uns que les autres, Gallimard, 1982 (sur les jeux de l'aliénation, et les ambiguïtés de l'authenticité). Un texte brillant et séduisant, personnel mais discutable : Michel Butor, Essai sur les Essais, Gallimard, 1968. Sur la citation chez Montaigne, Antoine Compagnon, La Seconde main ou le travail de la citation, Seuil, 1979 ; du même auteur, sur les paradoxes de l’identité et de la subjectivité, ainsi que sur l'extrême nominalisme de l'auteur des Essais : Nous, Michel de Montaigne, Seuil, 1980. Un essai rapide et stimulant, qui fait de Montaigne un sceptique radical : Jean-Yves Pouilloux, Lire les Essais de Montaigne, François Maspéro, 1970. Sur le style de Montaigne, le beau livre de Gisèle Mathieu-Castellani, Montaigne : l’écriture de l’essai, PUF, 1988. Sur un thème qui fournit une clé précieuse pour comprendre l’écriture de Montaigne : Michael Screech, Montaigne et la mélancolie ; la sagesse des Essais, PUF, 1992. Sur la célèbre formule, « la forme entière de l'humaine condition », un essai brillant, mais qui nous laisse un peu sur notre faim : « L'humaine condition », in Erich Auerbach, Mimésis, la représentation de la réalité dans la littérature occidentale, Gallimard, 1968, p. 287-313. Une réflexion d'une grande richesse sur le scepticisme en général, et Montaigne en particulier (le chapitre 2 lui est consacré) : Frédéric Brahami, Le Travail du scepticisme : Montaigne, Bayle, Hume, PUF, 2001. Une lecture dense, qui fait de Montaigne notre contemporain, le penseur de l’immanence et de la plénitude au présent : Christian Cavaillé, Philosopher depuis Montaigne et après Wittenstein ; Instance des Essais, L'Harmattan, 2008. Bernard Sève, dans Montaigne, des règles pour l'esprit, PUF, 2007, montre fortement comment Montaigne, nullement sceptique, fonde une éthique de la « conférence » et de la générosité. Une lecture érudite d'un Montaigne résolument pyrrhonien, jamais en repos et toujours essayant de nouveaux chemins : André Tournon, Montaigne, la glose et l'essai, édition, revue et corrigée, Champion, 2000. Sur le contexte idéologique et politique de l'écriture des Essais : Géralde Nakam, Les Essais de Montaigne, miroir et procès de leur temps ; témoignage historique et création littéraire, nouvelle édition, Champion, 2001.

           Pour lire la première des six conférences (« I- Ecrire »), cliquer ICI